La société et les risques pour la démocratie – Bonnes feuilles du roman de verpom

“Le roman de Verpom” est un livre écrit par Anne MARIE, aux éditions Publibook. D’une longueur de 104 pages, le livre est disponible à la vente depuis le 23 novembre 2020.

Veuillez retrouver ci-dessous trois extraits du livre.

Yerres, Rue de la gare

Monsieur et Madame Myrtille sont retraités. Au pavillon, c’est elle l’intellectuelle. Elle se rêvait professeur d’université. Elle a été professeur des écoles. Lui se rêvait une carrière de pilote de course. Il a fait une carrière de mécanicien puis de chef d’atelier dans un garage Renault.

Jean-Claude et Josiane ont fait construire une petite maison avec un petit jardin dans la banlieue est. Leurs deux enfants ont tracé leurs propres chemins. Isabelle est infirmière. Elle s’est installée dans le Sud à côté de Perpignan avec son compagnon. Jean-Luc dirige un Midas à la sortie de Mulhouse. Ils sont trois fois grands-parents : Héléne a 11 ans, Charlotte a 8 ans comme Théo.

Josiane a toujours été engagée dans un syndicat. Elle a été à l’avant-garde de tous les combats.

Elle a commencé par « Touche pas à mon pote » dans les années 80. Depuis, elle s’est battue contre toutes les discriminations sauf lorsqu’elle les considérait positives et ça fini par faire beaucoup de discriminations acceptables… Elle s’est battu contre tous les amalgames et affirme, de plus en plus et à propos de tout et de rien, que tout se vaut : la parole du scientifique et celle du « Guignol », la réalité historique et politique et l’élucubration complotiste sur twitter.

Elle avait rêvé du Grand soir et quand Soljenitsyne a été publié, elle n’a pas voulu croire au Goulag. Elle s’est enflammée pour la révolution culturelle de Mao et n’a pas voulu lire Le Livre Noir du communisme de Stéphane Courtois et de son équipe. Passionnée de cinéma, elle n’a pas voulu voir Est et Ouest ou la Déchirure : des manipulations capitalistes !

Jean-Claude et Josiane touchent une retraite qui leur permet de vivre mais pas forcément de réaliser les grands voyages dont ils avaient rêvé, pas forcément de sortir au restaurant ou au cinéma aussi souvent qu’ils l’auraient souhaité, pas forcément…

D’autres rêveraient de leur situation. Jean-Claude et Josiane eux n’ont plus de rêves sauf peut-être tout au fond d’eux, un truc qui date de 1793.

Ils s’ennuient. Ils ont bien quelques copains, quelques voisins avec lesquels ils peuvent faire des barbecues, des apéros, histoire de ressasser. Ils vont voir leurs enfants une semaine, une fois chaque année.

Depuis qu’elle a arrêté le gluten, Josiane se sent beaucoup mieux.

Alors, fin 2018, ils ont mis un gilet fluorescent sur le tableau de bord du Renault Koleos avant de le mettre sur leurs épaules.

Se doutant de ce qui allait se passer, hier soir, ils ont été faire des courses pour eux et pour le chien pour deux mois. Ils s’enferment devant Twitter et RT . A qui d’autre pourraient-ils faire confiance ?

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Extrait du “roman de Verpom”, un livre écrit par Anne MARIE, aux éditions Publibook.

La pharmacienne du coin qui se présente es qualités, explique que de toutes façons, on ne peut faire confiance à personne ni aux institutions, ni aux laboratoires. Elle est désespérée d’être pharmacienne parce que tous les médicaments sont mauvais. Les maladies sont créées par les laboratoires pour vendre des médicaments qui ont eux-mêmes des effets secondaires pour vendre d’autres médicaments.

Le maire essaie de remettre un peu de rigueur scientifique au débat tout en suggérant à notre pharmacienne de changer de métier. C’est ce qu’elle fait en développant des thérapies contre le cancer fondées sur le jeûne, histoire d’affaiblir encore toutes les cellules qui seraient en capacité de lutter.
L’élu n’est pas au bout de ses surprises quand un de ses résidents secondaires qui se présente lui aussi comme scientifique se met à dénoncer la caméra cachée dans le compteur, infrarouge pour traverser la porte du placard et rattachée à la NSA  (jamais le FSB  ! …) qui permet à Trump dans ses nuits d’insomnies par un système d’onde acoustique de faire écrouler leurs maison sur les pauvres pour les éliminer. La preuve : les immeubles qui se sont effondrés à Marseille. Le tout avec la complicité de Macron et de Rotschild….

Après un petit mot d’accueil du maire, le petit film. Il s’agit en fait de l’extrait d’une émission de France 5. On voit un petit vieux qui dit textuellement : « si je vois un monteur arriver chez moi, avec ma 22, je lui tire entre les deux yeux ». Et la salle d’applaudir…

J’ai vu Claire se lever d’un bond.

–    « Madame le Maire, il s’agit d’un appel au meurtre sur agent du service public dans l’exercice de ses fonctions. Et dans votre ville Madame le maire, il y a 150 personnes qui applaudissent à un appel au meurtre, au meurtre de quelqu’un qui ne fait que son boulot, qui a une famille et qui doit pouvoir rentrer chez lui le soir pour retrouver sa femme et ses enfants. Je ne resterai pas une minute de plus dans cette salle. »

Le visage du maire est livide.
–    « Mais il ne faut pas le prendre comme ça. »
–    « Ah bon et il faut le prendre comment ? ».
–    « C’est simplement une image »

Claire était déjà dehors et je suis sorti discrètement par derrière pour la retrouver.

Sur le chemin du retour, Claire me dit sa sidération. Si même des personnes a priori éduquées, qui ont a priori des valeurs, ne comprennent pas que l’on ne peut pas appeler à la violence gratuitement, les verrous de la violence ont sauté. Quelque chose de grave se prépare. Elle me parle des monteurs qui ont été harcelés, blessés. Certains ont été menacés et ce n’était pas seulement des images.

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Extrait du “roman de Verpom”, un livre écrit par Anne MARIE, aux éditions Publibook.

Si Verpom a permis de mettre en exergue un certain nombre de symptômes sociaux préexistants ; ils se sont révélés au moment de la crise des fluos. Les mêmes symptômes persistent lors de la crise sanitaire.

Ces mouvements successifs ont montré en particulier une forme d’individualisme forcené parfois subi et en recherche de socialisation voire de solidarité, un irrationnel en recherche de justification et de porte-paroles.

Surtout, leur point commun est un refus de la démocratie qui peut aller jusqu’à la violence non seulement verbale mais souvent physique. S’ils ne constituent qu’une infime frange agissante de la population, l’histoire nous apprend qu’ils constituent une réelle menace pour la démocratie.

Le « monde d’après » qu’ils voudraient nous imposer est bien ce monde dont personne ne voulait avant. La majorité silencieuse a donc intérêt à s’exprimer rapidement et fortement, montrer sa bienveillance, sa solidarité, sa volonté de vivre ensemble, et sa détermination à vivre dans une société démocratique, transparente respectueuse des règles du jeu social et attentive à tous.

Avant qu’il ne soit trop tard…

Quand la française ne se voile pas la face sur sa liberté de femme